Les problèmes s'accumulent [neutre, privé Edwin]

Edwin débarrassait le petit déjeuner qu'il avait apporté à son épouse dans la chambre. Si les jumeaux n'étaient pas nés au début de l'hiver, il aurait ouvert les portes du balcon afin qu'Alessia profite de la vue. Mais évidemment, il faisait trop froid.
"Tu es encore inquiète pour Tya..."
La jeune femme avait sa fille dans ses bras, l'air soucieuse.
"Qu'est-ce qui te préoccupe?"

Alessia caressait les cheveux de la petite.
"Elle a un peu mangé, elle devrait déjà être allée à la selle, comme son frère mais rien..."
Elle ouvrit un peu les langes. Il n'y avait rien.
"Je crois qu'elle a un problème là aussi, peut etre qu'elle n'a pas la force de le faire."
La jeune femme soupira, desespérée.

"Tu veux que je ramène la guérisseuse?"
Edwin caressa doucement la tête de la petite.
"C'est peut-être mieux, non?"
Il se leva afin d'emporter la vaisselle.

Alessia acquiesça.
"Oui, c'est mieux. Je me ferrais moins de souci."
Elle posa un baiser sur le front de la petite.
"Si tu pouvais y aller maintenant..."

"Dès que j'ai fini avec la vaisselle."
Edwin descendit la faire, puis alla chercher la guérisseuse, qui fut agréablement surprise de savoir que la petite vivait toujours. En revenant, ils trouvèrent Alessia en train de donner le sein à Raven.
"Bonjour. Le garçon mange bien?"
Le jeune père alla se mettre sur un fauteuil non loin du lit, afin de pouvoir tout observer.

Alessia adressa un sourire à la guérisseuse.
"Il n'y a aucun problème avec lui, il réclame et mange bien. C'est même un peu un glouton."
Elle caressa les cheveux de Raven. Près d'elle Tya ne bougeait pas, comme d'habitude.
"Elle est amorphe, elle ne pleure pas, elle râle au mieux..."
La guérisseuse prit doucement la petite.
"Votre époux m'a dit en chemin qu'elle ne mangeait pas grand chose et que vous deviez la forcer."
"Oui, je la fait déglutir en lui massant la gorge..."
Elle soupira, et regarda la petite dans les bras experts de la guérisseuse.
"Et donc vous m'apellez car elle n'a encore fait aucune selle..."
La guérisseuse commença à osculter la petite.

Au bout d'un moment, la guérisseuse secoua la tête.
"Je vais vous donner des plantes pour l'aider à évacuer le bouchon, mais elle est trop faible pour le faire sortir elle-même. Il faudra l'aider."
Elle soupira.
"Par ailleurs, elle donne l'impression de ne pas chercher à vivre. Si vous le voulez, j'ai des plantes qui abrégeront ses souffrances..."

"Non !"
Alessia secoua négativement la tête.
"Elle vit, je refuse de tuer ma propre fille."
La guérisseuse préféra être claire même si ce n'était pas facile pour la jeune mère.
"Elle ne lutte pas, vous luttez pour elle. Elle n'a la force de rien. Son problème pour aller à la selle n'est peut etre pas le seul. C'est peut etre mieux pour elle."
La mère regarda tristement la petite.
"Je ne veux pas faire ça."
"Je ne vous force à rien. Je vous explique simplement."
La guérisseuse posa une main sur le front d'Alessia.
"Vous avez de la fièvre, vous devez vous reposer vous aussi."
Alessia baissa le regard sur son fils.
"Je ne veux pas qu'elle meurt."

"Si vous tombez malade d'épuisement, vous ne pourrez plus allaiter, et ils mourront tous les deux."
La guérisseuse soupira et déposa la petite sur le lit.
"Je vais vous donner les plantes pour qu'elle évacue le bouchon, mais elle va avoir beaucoup de mal, il faudra l'aider."
Elle désigna Raven.
"Lui m'a l'air de bien s'en sortir. Pour un jumeau, il est même assez en forme."

"Oui, il nous reveille, pleure, bouge, fait tout tout seul."
Alessia se frotta un peu les yeux.
"Je veille sur elle. Je ne tomberai pas malade. Mais qu'est ce qu'on devra faire pour l'aider ?"
Elle regarda la guérisseuse allait chercher les plantes.

"Probablement tirer sur ce qu'elle parviendra à expulser."
Edwin fit la grimace. Ca n'allait pas être une partie de plaisir.
"Et faites attention quand vous la forcez à manger, il ne faut pas la blesser."
La guérisseuse alla donner une petite bourse pleine de plantes au jeune père.

"Je fais doucement, elle ne semble pas avoir mal quand je lui donne."
Alessia soupira, fatiguée de tant de choses. Elle regarda Edwin qui tenait la petite bourse de plante.
"Il faudrat les réduire en poudre et le mélanger à votre lait. Vous pouvez lui appliquer sur les gencives, ça sera plus facile."

"Si jamais vous pensez que... ce serait mieux pour elle d'abréger ses souffrances, j'ai ce qu'il faut. Ce sera un acte d'amour et de compassion, aussi difficile sera-t-il."
Edwin inspira.
"On la sauvera."
La guérisseuse acquiesça.
"Je l'espère de tout coeur."

Alessia adressa un léger sourire à Edwin.
"Je vous remercie de vous être déplacé."
Elle salua la guérisseuse, et laissa à Edwin le soin de la payer et de la raccompagner. Lorsqu'il revint, elle lui tendit le sachet de plantes.
"Tu peux aller les reduire en bouilli... Je veux la liberer rapidement."

Edwin alla préparer les plantes, puis il revint auprès de son épouse, et lui donna la préparation.
"Voilà, je te laisse faire avec elle."
Il regarda le petit corps amorphe de Tya, et son coeur se serra.
"Qu'est-ce que tu penses du traitement... définitif de la guérisseuse?"

Alessia secoua négativement la tête.
"On la sauvera... Ce traitement n'a pas lieu d'être."
La jeune femme appliqua un peu de plante sur les gencives de sa fille. La petite ne ronchonna même pas quand sa mère lui ouvrit la bouche avec douceur.
"Elle vivra..."

"Je l'espère de tout coeur."
Edwin s'assit à côté d'elle.
"Elle va réussir à... Enfin, tu vas l'aider?"
Il tendit l'oreille, mais Enzo n'était pas encore réveillé. Il était tôt.

"Je vais l'aider, tu n'auras pas besoin de le faire."
Alessia se pencha un peu et posa un baiser sur la joue d'Edwin. Elle prit ensuite Tya contre elle et chercha à lui donner le sein.
"Fait un effort ma belle. Tu dois manger pour... Prendre des forces."
Elle lui posa un baiser sur le front, et comme pat miracle, la petite prit le mamelon et téta quelques gorgée avant de le relacher. Elle semblait de plus en plus faible, et ce n'était pas pour rassurer Alessia.

"C'est déjà bien ce qu'elle vient de faire."
Edwin caressa doucement la tête du bébé.
"Eh ma belle... Tu dois tenir bon, d'accord? Il y a tellement de belles choses que tu dois voir..."
La petite ouvrit à peine les yeux, mais chercha d'où la voix venait. Son père sourit.
"Tu te souviens quand même de la voix de ton papa, hein?"

Alessia eut un léger sourire.
"Oui, mais elle ne tiendra pas longtemps avec si peu de lait."
Elle secoua la tête.
"Je vais la laisser un peu tranquille, mais après, je la ferrais boire."
La jeune femme s'épongea le front. Elle avait froid mais avec la fièvre, elle transpirait.
"Il faut que je la surveille pour pouvoir l'aider en cas de besoin."

Edwin la fit doucement se coucher.
"Là, tu la gardes avec toi, mais tu te reposes. Tu as entendu la guérisseuse, si tu tombes malade, tu ne pourras plus allaiter."
Il fit un nid à la petite avec les couvertures, et la couvrit soigneusement.
"Avec le froid qui arrive, c'est dangereux pour les affaiblis."
Il l'embrassa sur le front.
"Je vais te chercher un linge frais. Et j'ai pensé à quelque chose: peut-être qu'Enzo pourrait voir si Tya va vivre ou non."

Alessia se laissa faire et resta allongé.
"Tu sais aussi bien que moi qu'il ne controle pas son pouvoir, et puis il voit des choses assez horrible comme ça. Si Tya doit... Enfin je ne veux pas rajouter ça dans son esprit."
Elle soupira.
"Tu penses qu'il va apprendre à controler son pouvoir seul, où il faudrat l'envoyer quelque part ?"

"Je n'en sais rien..."
Edwin alla chercher un linge humide à son épouse, et le lui mit sur le front.
"Maintenant, tu te reposes et tu dors. Les jumeaux ont besoin d'une maman en forme, et tu ne l'es pas."
Il sortit.
"Je laisse la porte ouverte au cas où il y aurait besoin de moi."

"Merci mon coeur."
Alessia ferma les yeux et s'endormit très rapidement, sans même s'en rendre compte. Elle se reveilla bien plus tard en sentant Tya bouger à peine près d'elle. La jeune femme retira le linge de son front et défit les langes de la petite. Avec ses maigres forces, elle ne pouvait rien expulser. Alessia l'aida donc même si la tache était peu ragoutante et peu aisé.
"Tu te sentiras mieux après ma belle."