Nouveau chez soi [Neutre, privé Alessia]

Après de longues journées de voyage, le convoi parvint enfin au Royaume de Jade, non loin de là où la petite famille vivrait désormais. Il faisait bien moins chaud qu'en Fal. Edwin approcha son cheval du chariot où se trouvait son épouse.
"Alors, comment trouves-tu cet endroit?"
Ils traversaient une forêt de bambous, plante qui ne poussait qu'à cet endroit d'Enkidiev. Le village où ils vivraient ne se trouvait pas loin.

"C'est vraiment magnifique. C'est très différent de Fal."
Alessia eut un sourire emerveillé. Derrière elle, dans son couffin, Enzo dormait encore. Il avait été très sage, et ne semblait pas souffrir du voyage. La jeune femme tendit une main vers Edwin tout proche et lui caressa tendrement le bras.
"J4ai hâte d'y être maintenant."

"Je suis content. J'avais peur que tu ne t'y plaises pas."
Edwin soupira un peu.
"Il fait moins chaud qu'en Fal, c'est certain. Les hivers sont glacés et neigeux. Mais nous y serons bien, je pense."
Il lui sourit.
"J'y ai déjà vécu un mois environ."
Enzo manifesta alors son réveil en commençant à chouiner, pour se mettre à pleurnicher, puis pleurer franchement.

Alessia prit Enzo dans ses bras.
"Et bien du calme."
La jeune femme le berça doucement contre son coeur avant de lui donner le sein. Comme d'habitude, il se rua dessus.
"En voilà un qui aime les bonnes choses."
Elle ne put se retenir de rire.
"On sera bientot arrivé ?"

"Ca ne devrait plus tarder. Ensuite, il faudra s'installer."
Edwin se pencha sur son épouse pour l'embrasser. Enzo, lui, ne s'intéressait qu'à sa tétée, pour le moment. Il donnait cependant quelques coups de pieds en l'air de temps en temps. Il avait bien changé en un mois, et beaucoup progressé. Ses mains étaient ouvertes, et il tentait d'attraper tout ce qui passait dans son champ de vision, ou jouait simplement avec. Du reste, il n'avait d'yeux que pour sa mère.

Alessia se pencha elle aussi pour aider son compagnon, en faisant attention à Enzo.
"Ca ne va pas être facile, mais on y arriver."
Elle se redressa correctement et regarda Enzo. Le petit approcha ses mains du visage de sa mère en souriant, toujours le sein en bouche.
"Tu es un petit numéro à toi tout seul !"
La bébé relacha le sein et poussa un petit cri.

"Il est adorable. C'est fou ce qu'il a grandi depuis que je vous ai quittés. Il est tellement plus éveillé, c'est impressionnant."
Enzo fit un grand sourire charmeur à sa mère, ce qui attendri son père tout autant que cela l'amusa.
"Il n'y a que toi qui compte à ses yeux."
Doucement, il récupéra le ruban rose dans les cheveux de sa compagne, et l'agita au-dessus du bébé, qui venait de reprendre sa tétée. Le nourrisson regarda l'objet coloré avec intérêt, et tenta de l'attraper, en vain.
"Edwin, nous arrivons."

Alessia eut un petit rire avant de relever la tête. Fasse à eux se dréssait un jolie maison en bordure du village. Il y avait des bambous, ici aussi. Ainsi qu'une petite marre dans le jardin.
"C'est ici ?"
L'homme à côté d'elle acquiesça.
"Oui Madame."
Alessia eut un sourire et observa attentivement l'extérieur.
"C'est très joli ! Vraiment ! On dirait un petit coin de paradis !"

Edwin ne put retenir un sourire.
"C'est plus vert, plus humide, et il y a moins de sable."
Enzo poussa un petit geignement satisfait en fermant les yeux, sans lâcher le sein de sa mère. Il devait se sentir bien ainsi.
"Ca te plaît alors?"
Les chariots s'arrêtèrent devant la maison. Il fallait à présent tout installer.

"Oui, c'est beau, et les arbres qu'on voit dans le jardin doivent moins souffrir que ce de Fal."
Elle descendit du chariot en faisant attention de ne pas tomber avec Enzo.
"J'ai les jambes toutes engourdies."
Alessia avança vers la maison, dans l'allée.
"Elle a l'air presque aussi grande que celle de Fal..."
Elle se retourna vers Edwin et l'embrassa doucement.

"Oui, j'ai pris grand."
Enzo se mit à pousser de petits cris de joie dans les bras de sa mère, en se tortillant. Il avait fini sa tétée.
"Tu devrais lui faire faire son rot, et rentrer avec lui explorer un peu le domaine. Ou alors, emmène-le au jardin un peu, tant qu'il ne pleut pas. Les nuages menacent. Nous, on va rentrer tous les biens, et on va mettre les meubles à leur place."
Les mercenaires avaient déjà commencé à décharger.

"Je vais rester dehors avec lui."
Alessia lui fit faire son rôt et adresa un large sourire à Edwin.
"On ne sera pas dans vos pieds comme ça."
Elle partit donc voir à quoi ressemblait l'arrière de la maison. Elle fut impressionné par la végétation luxuriante.

L'installation prit de longues heures, mais à la fin, quand la pluie commença à tomber en même temps que la nuit, tout était installé. Edwin se montra généreux dans sa paie, même si son ami voulut refuser. Une fois seul avec sa petite famille, il soupira.
"Et voilà, une nouvelle vie commence..."
Il écouta la pluie tomber avec un léger sourire.
"De la pluie... On voit que nous ne sommes pas en Fal."
Il s'approcha de son épouse, qui donnait son bain au bébé.
"Alors, le jardin?"

"C'est très beau. L'herbe est verte et il y a plein d'arbres. C'est superbe."
Elle adressa un large sourire à Edwin.
"Et puis je suis contente d'être arrivé, j'avais mal aux fesses."
Alessia mouilla doucement la tête du bébé qui se mit à chouiner.
"Et bien, sshhtt... Ce n'est rien, que de l'eau mon grand."
Enzo se calma.
"Avec tout ça, je n'ai meme pas encore fait tout le tour de la maison."

"Ca viendra."
Edwin lui déposa un baiser sur la tempe. Le nourrisson n'aimait pas avoir de l'eau sur la tête, mais de jour en jour, sa peur diminuait.
"Tu penses que c'est un endroit convenable pour élever des enfants?"
Il posa sa main sur les fesses d'Alessia dans un geste plein de sous-entendus.
"Il va falloir faire attention à ce qu'il n'aie pas froid."

Alessia adressa un petit sourire à Edwin sans retirer sa main de l'eau. Elles étaient pleine de savon et d'eau.
"C'est un endroit révé, il aura moins chaud qu'en Fal."
Elle poussa la main d'Edwin d'un mouvement de hanches.
"Si papa peut me laisser finir."
Elle lui adressa un large sourire.
"Ce n'est pas tout à fait le moment pour se mettre à l'oeuvre pour un petit frère ou une petite soeur !"

"Pourquoi pas? Le temps de le concevoir, il aura plus d'un an..."
Voyant le regard de son épouse, Edwin éclata de rire.
"Je plaisante mon amour. On attendra encore. Mais pas trop longtemps non plus."
Il lui vola un baiser, puis fit courir ses doigts sur le petit ventre d'Enzo. Le bébé l'observait attentivement, et poussa une petite exclamation.
"Ce soir, grand repas pour fêter notre nouvelle vie."

"Un grand repas pour aussi feter nos retrouvailles en amoureux. On a pas été beaucoup seul depuis que tu es revenu."
Elle l'embrassa doucement en séchant Enzo.
"Si on peut attendre qu'Enzo ait presque un an... Ca serait parfait, meme si tu as du mal à calmer tes ardeurs."

"Je ferai attention de ne pas risquer de t'engrosser."
Edwin lui caressa la joue un moment.
"Riz et poulet à la broche, ça te va? Avec quelques légumes en bouillon pour commencer."
Enzo poussa une exclamation sonore, comme pour se réjouir du repas, mais son père rit.
"Non mon bonhomme, toi tu as le lait de maman."

Alessia lui posa un baiser sur la joue.
"C'est parfait et puis j'aime quand tu cuisines."
Elle mit ses langes à Enzo puis attrapa la lèvre inférieur d'Edwin entre ses dents.
"On pourra inogurer la maison."
Sa voix était pleine de sous entendus.

Edwin comprit, et sourit.
"Oui, quand le petit bout sera couché, rien ne nous empêche d'explorer la maison..."
*Même si moi, je la connais déjà...*
"Il y a quand même quelque chose qui m'attriste. Le fait d'avoir dû fuir et me séparer de vous durant ce mois. Ca m'a empêché de voir Enzo grandir, et je le retrouve déjà changé."

Alessia lui caressa tendrement la joue.
"On ne se quitte plus maintenant... Tu vas le voir grandir, ne t'inquiète pas."
Elle regarda Enzo et lui posa un baiser sur le front.
"Et puis, je suis contente que tu m'aies parlé de ton passé. Il N'est pas joyeux, je l'ai bien vu, mais c'est une bonne chose que je sache maintenant."

"J'avais peur que tu ne veuilles plus de moi..."
Edwin baissa les yeux, penaud. Il avait un peu honte d'avoir pensé cela.
"J'avais peur que tu croies que j'allais faire du mal à notre fils."
Enzo détendit l'atmosphère en se soulageant sur sa mère qui avait rouvert ses langes pour les rajuster, alors qu'elle les avait mal mis. Un bain donnait souvent envie d'uriner aux nourrissons.

"Enzo !"
Alessia se débrouilla pour qu'il ne lui en mette pas de partout.
"Oui, ça, c'est son grand plaisir. Maman est un urinoire."
Elle ne put retenir un petit rire.
"Je suis bonne à me changer, et à le changer lui aussi."
Elle soupira et regarda Edwin.
"Je te vois tout les jours, et je sais que tu ne lui feras jamais de mal.Seul un idiot pourrait le penser."

"Je sais, j'ai été stupide."
Edwin regarda le bébé, qui tenait un coin de ses langes dans ses petits poings, et tentait de les tirer sur sa tête. Chose impossible d'ailleurs, car il avait les fesses dessus. Il avait cependant l'air concentré par son inutile effort. Son père éclata de rire.
"Impossible de rester déprimé avec lui dans les parages."
Il laissa sa compagne avec ses problèmes de souillure pour aller préparer le repas.