Après avoir essayé de changer [neutre, privé Edwin]

Alessia était couché contre son amant, pensive. Il était venu chez elle cette nuit là, mais parfois, elle allait chez lui. Il ne passait pas tout leur temps ensemble, mais beaucoup malgré tout. Dan, le jeune homme, avait toujours un mot gentil, un sourire à l'intention de la jeune femme, une caresse. Il était vraiment doux et il l'aimait. Il n'était peu être pas amoureux, mais il l'aimait. Alessia s'habilla pour aller au marché. Et alors qu'elle tentait de couper les ponts avec Edwin, une envie soudaine et irréfléchi la prit. Elle alla toquer chez lui, une barquette de fraise à la main. Elles étaient délicieuse, et elle savait qu'il allait rarement sur le marché, donc qu'il n'aurait pas trouvé ses petites merveilles. Lorsqu'il vint ouvrir, elle lui tendit la barquette en baissant la tête.
"Tiens !"

Edwin resta immobile sur le pas de la porte, surpris.
"Je..."
Il prit la barquettes de fraises, ne sachant pas exactement ce qu'elle lui voulait.
"Merci."
Il se tut, ne sachant que dire.

Alessia osa redresser la tête, mais elle se recula d'un pas. Elle se sentait mal de le revoir malgré tout. Elle se demandait maintenant ce qu'elle fichait là. Elle sembalit malgré tout plus sereine, ce qui n'était pas la réalité dans son intérieur.
"Je voulais savoir si ta jambe s'était remise, et puis c'est la premiere barquette de fraises de la saison."

"Je... oui ça va, un peu faible toujours, mais ça va."
Edwin toussota.
"Tu veux... entrer?"
Il n'osait pas croiser son regard, gêné.
"A moins que ton compagnon ne t'attende."

Alessia secoua négativement la tête.
"Il est au travail, il ne m'attend pas mais..."
Elle lui lança un triste regard malgré son sourire toujours présent.
"... Tu as surment mieux à faire que de me faire rentrer."
Elle lui adressa un signe de la main en reculant de quelques pas encore.

Edwin la regarda bien en face, cette fois.
"Tu ne veux plus me voir, c'est ça? Tu m'en veux de t'avoir repoussée."
Il soupira, attristé.
"Tu es heureuse?"

"Je..."
Alessia baissa à nouveau le regard.
"Je suis heureuse, et je me dis simplement que ça me fera moins de mal si nous ne nous voyons plus."
C'était la pur vérité, car il n'avait pas de sentiments pour elle, et le voir comme ça la rendait triste.

"Je vois. Tu veux couper les ponts, alors?"
Edwin trouva, tout au fond de lui, et d'une façon un peu égoïste, que c'était bien mal le remercier après ce qu'il avait fait pour elle. Mais c'était ainsi.
"C'est vrai qu'un pauvre imbécile impuissant comme moi n'a pas beaucoup d'intérêt."
Il se retint d'en dire plus. C'était un peu injuste, mais il sentait la rancoeur le gagner.
"A quand votre premier enfant?"

Alessia fronça les sourcils.
"Tu crois que te sous estimer va changer quelque chose ? C'est toi que j'aimais peut importe que tu sois stérile ou non !"
Elle avait un peu haussé le ton, ce qui ne lui arrivait jamais.
"Si je dois avoir un enfant, ce sera quand mon corps l'aura décidé, voilà tout."

"J'en conclus que tu ne m'aimes plus. C'est bien."
Edwin posa la barquette de fraises sur une commode près de l'entrée. Il se sentait s'énerver.
"Tu as encore la chance d'avoir un enfant, toi. Moi, non. Tout ça pour t'avoir protégée, et voilà comment tu me remercies!"
Il se tut, légèrement tremblant. Ca lui avait échappé. Il avait voulu taire le fait qu'il vivait ce comportemnt comme un abandon.

"Edwin, c'est toi qui me dit d'aller refaire ma vie, et maintenant tu trouves que j'agis mal ?"
Elle planta son regard dans le sien.
"Je m'en suis terriblement voulu pour tout ce qui est arrivé ! Je t'avais dit de ne pas y aller !"
Alessia se prit les mains en tremblant.
"Tu veux que je culpabilise et que je revienne vers toi, que je vive dans l'espoir que tu m'aimes un jour et que tu me repetes jour après jour que ton coeur ne battra jamais en eccho avec le mien ? C'est ça que tu veux ?!"

"Tu crois que se tourner le dos est mieux? Tu m'abandonnes maintenant que tu as trouvé ton bonheur ailleurs, voilà ce que tu fais!"
Edwin regarda ailleurs, les poings serrés.
"Et moi, je me retrouve plus seul que jamais. Ca m'avait fait du bien d'avoir de la compagnie après trois ans de solitude. Et là, c'est encore plus brutal. D'autant que je m'étais peut-être trompé sur toute la ligne."

"J'ai essayé jour après jour de te rendre heureux. J'avais l'impression que je t'embetais trop souvent."
Alessia se craqua les doigts, ce qu'elle n'avait jamais fait.
"Je... Tu m'as bien fait comprendre que jamais je ne pourrai te rendre heureux, et que tu vivais encore dans le regret du passé. Tu m'as dit que je ne devais pas m'en meler, et que je devais refaire ma vie. C'est dur Edwin..."
Elle se sentait mal, elle regrettait d'être venu. Elle haussa à nouveau le ton, et sa voix trembla fortement.
"Tu ne t'en es meme pas rendu compte, mais je t'aimais eperdument, et j'ai du mal à t'oublier, c'est pour ça que je ne voulais plus te voir. J'ai fait un effort aujourd'hui pour essayer d'etre gentil, mais visiblement, on ne peut plus se voir sans une accroche, et ça me fait beaucoup de mal."

"Peut-être parce que j'ai du mal à me dire que tu veux m'oublier. Je trouva cela ingrat et blessant."
Edwin la regardait fixement.
"Tu n'as pas vécu ce que j'ai vécu. Tu n'as aucune idée de ce qui me force à regretter ainsi le passé, et à y vivre. Je n'ai que des regrets depuis que j'ai tout perdu."
Il secoua la tête.
"Mais il y a eu une période où tout était bien moins noir."

"Je ne veux pas t'oublier..."
Alessia serra les dents.
"Je veux juste oublier que je suis amoureuse..."
Elle baissa à nouveau les yeux. Elle se confrontait à la dure réalité.
"J'ai voulu te rendre heureux tout le temps que j'étais là, mais tu as gaché ta vie avec moi, je t'ai fait devenir stérile, tu as du m'heberger, subir les ragots sur mon état... Et puis me supporter alors que j'étais un poids, une simple femme de ménage."

"Tu n'as jamais été un poids."
Edwin la regarda, ayant mal compris ses paroles.
"Tu veux oublier que tu es amoureuse de ton compagnon? A quoi cela rime-t-il? Qu'est-ce que ça a à voir avec moi?"
En effet, elle lui avait annoncé il y a quelques instants, de manière implicite, qu'elle ne l'aimait plus.

"Tu n'as pas compris..."
Alessia inspira profondemment pour se donner du courage.
"Je suis toujours amoureuse de toi ! Mais toi, tu ne m'aimes pas ! Mon compagnon a des sentiments très forts pour moi, et tu veux que je refasses ma vie, donc je t'ai écouté, je suis allée avec lui."
La jeune femme ne savait pas quoi faire.
"Quand je te vois face à moi, c'est comme si mon coeur se déchirait, un amour à sens unique est douloureux, surtout quand il est aussi fort que le mien."
Elle eut un petit rire ironique.
"Enfin je ne sais pas pourquoi j'en parle encore laors que ça ne changera rien."

Edwin conserva le silence un moment. Il s'étonna de l'espoir qui venait de naître dans son coeur.
"Mais toi, tu l'aimes?"
Il l'interrogea du regard, très intéressé par la réponse.
"Tu as dit qu'il t'aimait. Mais toi...?"

"Je... ne suis plus sûre de rien."
Elle laissa planer un silence puis l'observa. On voyait que sa jambe le faisait encore souffrir malgré les mois.
"Ca me pèse de parler de totu ça Edwon, si tu le veux, je reviendrais, mais seulement si tu me le demandes..."

Edwin capitula. Il hocha la tête.
"Entendu. Reviens demain. Je t'attendrai."
Il expira, ayant un peu honte de s'être emporté. Mais il n'en dit rien. Son regard s'était cependant adouci.
"Merci encore, pour les fraises."

"Je reviendrais alors."
Alessia lui adressa un sourire gentil, signant l'arret des hostilités.
"Mange les ce soir, sinon, elles vont être trop mures."
Elle s'en fut finalement et rentra chez elle. Les fraises lui avaient couté une petite fortune mine de rien. Ce n'était pas grave, Edwin n'y penserait peut etre pas, mais c'était une folie lorsqu'elle en achetait, et là, les premeires de la saison... Elle s'endormit finalment dans les bras de son amant une nouvelle fois.
Le lendemain Alessia retourna chez Edwin avec un pot de confiture qu'elle avait faite avec les murs sauvages qui poussaient devant chez Edwin dans les ronces. Elle fit teinter la cloche dehors et etendit qu'on vienne lui ouvrir.

Edwin alla lui ouvrir et la fit entrer.
"Viens, installe toi sur le divan."
Il prit place sur un fauteuil, face à elle.
"Les fraises étaient délicieuses."

"Tant mieux si elles t'ont plus."
Elle lui adressa un doux sourire et posa le petit pot sur la table.
"J'ai fait ça avec les mures devant chez toi. J'espère que tu ne t'empoisonneras pas."
Alessia eut un petit rire et le regarda enfin.
"Je t'avoue que je ne me sens pas très à l'aise..."