Des choses se profilent [neutre, privé Edwin]

Edwin et Alessia étaient finalement restés amants. La jeune femme avait de son côté succombé au charme du jeune homme. Leurs étreintes étaient passionnées mais douce à la fois, ce dont Alessia rafolait. Mais avec le temps, et depuis peu, la jeune femme se sentait très mal le matin au reveil. Elle avait de très fortes nausées, et des étourdissements. Ce qui ne l'empechait pas d'aller travailler et de ne rien laisser paraitre devant Edwin. Elle le savait, elle l'avait compris, elle était enceinte.

Edwin avait les yeux clos, et laissait sa maîtresse s'occuper de lui. Ils venaient de reprendre leur souffle après une étreinte, et elle avait tenu à le nettoyer d'une manière assez... intime et sensuelle. Il avait toujours des remords, mais il ne pouvait plus contrer son désir, aussi il acceptait d'être l'amant de la jeune femme depuis six mois, même si ce n'était que purement charnel. Cependant, il avait remarqué quelque chose. Alessia semblait mal à l'aise avec lui, sauf quand ils couchaient. Il en ignorait la raison.
"Alessia, est-ce que j'ai fait quelque chose de mal?"

La jeune femme cessa ce qu'elle était en train de faire et redressa son regard vers lui, sans comprendre.
"Non, je ne comprends pas ce que tu veux dire..."
Elle plongea son regard de le sien, et reprit son travail sans le quitter des yeux.

"Tu as l'air mal à l'aise en ma présence en journée."
Edwin serra les dents et se crispa un moment. Elle s'y prenait formidablement bien. Il reprit après un instant de silence.
"On dirait que le seul moment où tu te sens bien avec moi, c'est au lit."
Il serra les poings sur les draps. Il avait beau s'être largement donné pendant leur étreinte, il sentait qu'il en avait encore en réserve.
"Alors je me demandais si je t'avais mal traitée, ou si j'avais fait quelque chose de mal."

Alessia fronça un peu les sourcils et secoua négativement la tête en le relachant.
"Ce n'est pas ça, c'est que nous venons de milieux différents, et à part quand je partage ta couche, tu es supérieur à moi..."
Elle baissa un peu le regard. Elle ne savait pas trop comment lui expliquer.
"Tu as de l'argent, et je n'en ai pas, j'ai peur de mal me comporter la journée, et que tu veuilles me mettre dehors. Sans ce travail, je n'ai plus rien pour vivre..."

"Tu sais bien que je ne te mettrais pas dehors. Même si tu refusais de partager mon lit."
Edwin la regarda se remettre à la tâche. Elle le mettait de plus en plus à l'épreuve. Il enfouit doucement ses doigts dans ses cheveux et lui massa le cuir chevelu.
"Tu t'y prends trop bien..."
Il se tendit. Il n'était pas loin du grand moment.

Alessia eut un sourire à la remarque, puis se débrouilla pour lui faire atteindre des sommets. Elle se débrouilla pour que l'un comme l'uatre n'en mette pas de partout. Elle recracha ce qui devait l'être. Elle s'essuya la bouche et le regarda avec un immense sourire.
"Tu as l'air d'avoir aimé..."
Edwin avait les yeux clos et le souffle court. Il sembalit en extase.

"Difficile de ne pas aimer."
Edwin en tremblait encore d'émotion. Il expira profondément pour se calmer.
"Tu fais ça à merveille. C'était... intense."
Il ne put trouver autre chose pour qualifier le moment qu'il avait passé. Il attira doucement son amante dans ses bras.
"Je crois qu'on devrait dormir, maintenant."
Il l'observa un moment, comme un rayon de lune venait les éclairer.
"Tiens, tu prends du ventre. Pas beaucoup, mais un peu quand même. A force de si bien faire la cuisine et de rester chez moi pour la manger, tu vas finir par t'épaissir."
Il rit doucement. Ce n'était qu'une boutade.

Alessia se posa une main sur le ventre.
"Toi tu n'as pas ce problème."
Elle ferma les yeux contre lui, et fourra son visage dans son cou. Elle était très fatiguée, sa grossesse lui volait pas mal d'energie.
"Bonne nuit Edwin."

Le lendemain matin, Edwin se leva de bonne heure. En plus d'être marchand d'armes, il avait également la fonction de maître d'armes. Il enseignait à quiconque se montrait apte, et contre une somme raisonnable, le maniement de diverses armes. Et ce jour-là, il avait fort à faire. Il laissa son amante endormie dans les draps et alla se préparer, avant de quitter la maison pour une longue journée de travail. Il ne savait pas exactement quand il rentrerait.

Alessia se reveilla plus tard, bien plus tard. Le soleil était déjà haut dans le ciel, mais la grossesse la fatigué. Après s'être lavé, elle commença à nettoyer la maison, comme d'habitude. Elle se sentait un peu balonné, mais elle n'y preta pas vraiment attention. Cependant, après midi, la douleur commença à devenir cinglante. La jeune femme alla se mettre sur le divan, les mains sur son ventre.

Edwin avait mangé sur le pouce ce midi-là, comme d'habitude. Il était cependant assez heureux de pouvoir rentrer rapidement. Il avait moins à faire ce jour-là qu'il ne l'avait cru. Il pourrait sans doute rentrer en cours d'après-midi, et laisser le soin à son apprenti de vendre des armes au besoin. Il avait besoin de réfléchir, et de comprendre. Comprendre pourquoi il était si lâche vis à vis d'Alessia, et ce depuis six mois. Il n'avait jamais eu le cran de lui avouer qu'il ressentait une légère déception à chacune de leurs étreintes, parce qu'elles n'étaient là que pour assouvir un besoin physique. Il fallait qu'il lui avoue, mais il ne voulait pas la blesser. Et chaque jour, il repoussait l'échéance.

Alessia n'avait pas bougé du divan. Elle avait des sueurs froides, et les mains crispés sur son ventre. Elle tremblait de tout ses membres. Elle avait essayé de se relever, mais sans le moindre succès. Après encore un moment, elle avait commençait à perdre du sang, mais elle n'y avait presque pas preté attention. Elle avait l'impression qu'elle allait mourir sur place.

Quand Edwin rentra, il entendit un gémissement plaintif provenant du séjour. Intrigué, il alla voir, et trouva Alessia allongée sur le divan, les mains crispées sur son ventre, et tremblant de tout son corps. Du sang maculait son entrejambe et avait coulé sur le divan, mais il ne s'intéressa pas au côté matériel de la chose. Il fit demi-tour.
"Je vais chercher la guérisseuse. Tiens bon."

Alessia fut rassuré de le voir arriver, et partir si vite aussi. Elle avait atrocement mal. Une douleur extremement forte. Elle sentit finalement le sang entre ses jambes et comprit que ça ne présageait rien de bon. Elle ferma les yeux pour se forcer au calme.
*Reviens vite Edwin...*

Quand Edwin revint avec la guérisseuse, il les laissa seules. Le verdict tomba un peu plus tard, alors que le jeune homme payait la femme.
"Elle a fait une fausse couche assez violente. Elle a perdu tout le sang qui devait l'être, et l'enfant a été expulsé. Elle n'a besoin de rien sauf de repos."
Elle n'ajouta rien, et s'en alla. Edwin alla rejoindre Alessia, qui était dans une chambre d'amis à présent.
"Alessia?"
Elle était consciente. Aussi, il entra.
"Tu étais enceinte?"

Alessia mit du temps à répondre. Elle détourna finalement la tête. Elle était épuisée.
"Oui..."
Elle n'osait pas le regarder. Elle avait une terrible envie de pleurer et la fatigue n'arrangeait rien. Ce bébé, elle aurait voulu le garder, l'élever, le chérir... Elle ne se pensait pas capable de se trouver un compagnon un jour, alors le fait de tomber enceinte était une excellente nouvelle pour elle. Elle ferma les yeux en soupirant.

"Mais pourquoi ne m'avoir rien dit?"
Edwin s'assit sur le bord du lit, et posa sa main sur la sienne.
"Je t'aurais donné du repos, et tu aurais eu ton argent quand même, je..."
Il se tut, puis reprit.
"Ce bébé, il était de nous, n'est-ce pas?"

Sans oser le regarder, Alessia entrecroisa les doigts de sa mains avec celle d'Edwin.
"Il était de nous, oui, mais c'est fini maintenant."
Elle soupira douloureusement sans croiser son regard.
"Je ne savais pas si tu m'autoriserais à le garder, et je le voulais..."
Quelques larmes virent se presser aux coins de ses yeux. Sans changer l'expression triste de son visage, Alessia se mit à pleurer dans le plus grand silence, sans le moindre sanglot.

Le coeur d'Edwin se serra devant sa douleur. Evidemment, depuis six mois qu'ils couchaient ensemble, il avait bien pu lui faire un enfant. S'il s'était montré plus prudent, elle n'aurait pas eu à souffrir.
"Pardonne-moi. J'aurais dû éviter de te mettre enceinte. Toute cette douleur t'aurais été évitée."
Il ne retira pas sa main, si cela pouvait la soulager.
"Tu aurais dû m'en parler. Qu'est-ce que tu aurais fait d'un bébé? Et puis, je m'en serai finalement rendu compte..."

Alessia inspira profondemment.
"J'aurais voulu le faire grandir, qu'il naisse et qu'il vive heureux, couvert de l'amour de sa maman."
Elle osa finalement tourner son visage vers lui.
"Je ne te l'aurais pas imposé, je... voulais un enfant, je crois que je ne fonderai jamais de famille, donc tu m'as donné l'opportunité de donner la vie."
Elle plongea son regard dans le sien en pleurant toujours. Cependant, un leger sourire se dessina sur ses lèvres, et elle caressa le visage d'Edwin.
"Tu n'y es pour rien, tu ne pouvais pas savoir..."

Edwin posa doucement le bout de ses doigts sur les lèvres de la jeune femme.
"Shhhht..."
Il lui caressa le visage avec délicatesse, puis essuya ses larmes avec une attention presque amoureuse. La voir ainsi lui fendait le coeur.
"Allons, cesse de dire de pareilles choses. Tu es une femme merveilleuse, tu trouveras un époux qui te donnera beaucoup d'enfants. Tu seras heureuse, tu verras. Ton heure viendra."
Il eut un léger sourire, marqué par la tristesse.
"La mienne est déjà passée."

C'était la premiere fois qu'il montrait presque clairement sa tristesse. Alessia l'observa attentivement. Sa peine était gigantesque. Elle avait rarement été aussi triste, mais elle fit un gros effort.
"Qu'est ce que tu veux dire ?"
Elle chercha une réponse au fond de ses yeux.

Edwin secoua la tête, comme pour chasser les douloureux souvenirs qui l'assaillaient encore trop souvent, et qui ne l'avaient jamais vraiment quitté.
"Ce n'est pas important."
Il caressa le dos de la main de la jeune femme, puis se leva.
"Ce qui est important, c'est que tu te remettes. Tu vas rester ici et te reposer, et je m'occuperai de toi. Je ne suis pas vraiment un bon cuisinier, mais ça te remettra sur pieds."
Il effleura son front d'un baiser amical, puis prit le chemin de la sortie.
"Tu auras des enfants, ne t'en fais pas. Quand le moment sera venu."

Alessia se laissa aller dans les draps, et pleura longuement après qu'Edwin soit parti. Finalement, elle s'endormit d'épuisement et ne se reveilla que longuement après. Elle se sentait un peu reposé, et malgré sa douleur, elle se forca à etre forte devant Edwin.