Un jour comme les autres [neutre, privé Edwin]

Alessia s'était levée de bonne heure, c'était fait un brin de toilette et se dirigeait vers la maison d'Edwin, son employeur. Le soleil était encore très bas dans le ciel, donnant des teintes orangées au paysage. La jeune femme marchait sur le chemin d'un pas distrait. Elle aimait sentir l'odeur de la rosée le matin, le chant des oiseaux, et les derniers animaux qui fuyaient vers la foret avant d'être repéré par les hommes. Elle soupira en souriant légérement. C'était des plaisirs simples, il ne lui en fallait pas beaucoup pour se sentir bien. Ce matin là, seul des nuages de beau temps venaient traverser le ciel, suivit par quelques petits oiseaux. Elle arriva finalement à la maison et entra silencieusement par la porte de derrière dont elle avait les clefs. Elle travaillait dans la maison depuis un petit moment maintenant, et elle avait gagné la confiance d'Edwin. Elle entra donc dans la cuisine et posa son manteau dans le placard prévu pour elle. Elle en sortit aussi les balais qui lui servirait pour nettoyer la maison relativement grande. Elle enfila son tablier qui était propre, elle ne voulait pas paraitre négligé, meme si elle se salissait, elle revenait toujours avec son tablier propre le lendemain. Elle se chargea de mettre un peu d'ordre dans la cuisine pour commencer, en essayant de faire le moins de bruit possible.

Edwin trouva la jeune femme déjà au travail alors qu'il allait se rendre chez le forgeron, puis à son échoppe. Il n'aimait définitivement pas cette vie.
"Ah, Alessia. Il y a de quoi faire dans le garde manger, si tu as faim."
Il passa ses sandales. Il préférait largement les bottes qu'il portait jadis, mais il faisait bien trop chaud pour cela.

Alessia lui adressa un sourire comme d'habitude.
"Bonjour."
Elle ouvrit le garde manger pour regarder, puis se retourna vers le jeune homme.
"Vous voulez que je vous prépare à manger pour ce soir quand vous rentrerez ?"
La jeune femme était plutot bonne cuisinière.

Edwin haussa les épaules.
"Ne te sens obligée de rien. Ce n'est pas dans ton contrat, et je ne veux pas abuser de ton temps."
Il acheva de se préparer, et ouvrit la porte.
"Si tu as fini avant que je rentre, tu peux t'en aller."

Alessia se courba légérement devant lui.
"Merci, passez une bonne journée."
Comme d'habitude, il avait eut le droit aux plus magnifiques sourires de la jeune femme. Un fois qu'il fut sortit, elle commença à préparer une viande qui devrait migoter de longues heures. Elle la laissa ensuite sur le feu et alla laver le sol ainsi que les vitres. Elle monta changer les draps dans la chambre, changea les serviettes, alla faire les lessives, ramena de l'eau à l'intérieur, Elle mangea un peu de pain et du fromage, et une fois que tout fut propre et rangé, le soir était déjà là. La plat migoté cuisait encore. Plus on le laissait sur le feu, plus il était tendre, mais il ne brulait pas. Alessia s'était installée sur le divan, et sans s'en rendre compte, c'était endormie, fatiguée de la journée.

Quand Edwin rentra, il trouva la jeune femme endormie sur le divan. Une bonne odeur flottait dans la maison, et il n'eut pas le coeur à la réveiller. Aussi, il ouvrit simplement la fenêtre pour que l'air frais de la soirée rentre et aère la pièce, afin qu'elle n'aie pas trop chaud. Puis, il alla s'occuper du repas, pour le peu qu'il restait à faire.

Alessia ouvrit finalement les yeux. Elle se sentait bien, et reposé. Elle regarda dehors, et le soir était déjà là. Elle se redressa vivement, sachant qu'elle n'aurait pas dut s'endormir et qu'Edwin était déjà rentré. Elle alla fermer la fenetre et passa timidement dans la cuisine, tête basse.
"Pardonnez moi... Je n'aurais pas dû m'endormir... Je vais rentrer chez moi avant qu'il ne fasse trop nuit."
Elle regarda la table où le jeune homme avait dréssé le couvert avec deux assiettes. Il attendait sans doute quelqu'un, elle ne se doutait pas que cette seconde place était pour elle.
"J'ai changé vos draps et la salle d'eau est totalement propre. PAssez une bonne soirée."
Elle s'apreta à ouvrir le placard pour récuperer ses affaires.

"Attends, reste ce soir."
Edwin ne voulait pas qu'elle se trompe sur le sens de sa phrase.
"Il y a largement assez pour deux, et c'est pour te remercier pour le repas."
Il lui fit signe de prendre place face à lui. Il avait ouvert toutes les fenêtres pour faire entrer de l'air frais après la chaleur torride de la journée.
"Et ça ne fait rien si tu t'es endormie. Tu as fait du bon travail."

Alessia retira son tablier et alla s'asseoir à table. Elle ne se sentait pas très à l'aise.
"Je vous remercie de ne pas m'en vouloir et de m'inviter à diner."
Elle le regarda en souriant.
"Vous pourrez laisser la vaiselle quand nous aurons fini, je m'en chargerai ce soir ou demain matin."
La jeune femme ne savez pas trop de quoi lui parler, et si elle ne l'importunerait pas en le faisant. Aussi, elle resta silencieuse après ça. Edwin était un jeune homme très attirant, et très gentil, elle s'en rendait seulement compte aujourd'hui.

"Comme tu veux."
Edwin les servit. Ne sachant pas de quoi parler, il garda le silence. L'atmosphère était un peu lourde, aussi il se concentra sur le repas.
"C'est excellent."
Il lui offrit un petit sourire.
"Bravo."

Alessia ne put retenir un magnifique sourire.
"Merci beaucoup."
Elle ne mangeait que rarement de la viande qui était trop cher pour elle. Aussi, elle profita pleinement du repas. Finalement, elle s'autorisa à lui poser une question.
"Je ne veux pas paraitre indiscrete, mais un jeune homme aussi séduisant que vous doit avoir des prétendantes... Si vous voulez que je vous prépare des diners, pour quand vous les invitez, je suis là..."

Edwin garda le silence un long moment.
"Des prétendantes?"
Il y en avait, en effet. Mais il ne leur accordait pas d'attention. La seule qu'il aimait était désormais inaccessible.
"Non, il n'y a personne."

"Ah... Pardonnez moi alors de mon indiscrétion."
Alessia le regarda un moment puis termina son assiette.
"Vous m'invitez et je me permets de vous ennuyer avec mes questions qui n'ont pas lieu d'être."
Elle se leva et débarassa la table.
"Vous voulez du fromage pour terminer le repas ?"
Elle ramena sur la table un panier rempli d'abricot.
"Les oiseaux en avaient déjà mangé beaucoup. J'ai préféré les récuperer plutot qu'ils ne soient perdu. Ceux là sont en parfait état."
Elle le posa sur la table et désigna un plus petit panier, non loin.
"Ceux là sont abimés, je voulais vous demander l'autorisation pour les garder pour moi..."

Edwin pencha un peu la tête sur le côté.
"Non, laisse ceux-la pour les animaux."
Elle masqua parfaitement sa déception, mais il la devina.
"Tu pourras prendre la moitié de ceux de ce panier-ci. Il y a largement assez."

"Heu mais..."
Les abricots du panier étaient magnifiques, elle les aurait payé une fortune sur le marché. Elle le remercia vivement en s'inclinant légérement devant lui. Elle prit un des fruits, l'ouvrit en deux pour en retirer le noyau et le mangea ensuite avec un délice evident.
"Merci beaucoup, merci."
Le sourire qu'elle lui offrit traduisait parfaitement son ressentit.
"Je trouve ça dommage que quelqu'un d'aussi bon que vous n'ait pas déjà une compagne."
Elle le regarda.
"Peut être aimé vous vivre seul..."
Elle jura intérieurement, se disant que ce n'était pas ses affaires et qu'elle pouvait se faire renvoyer, il lui laissait déjà beaucoup de liberté.

"Pas forcément. Mais si on ne trouve pas la bonne compagne, mieux vaut rester seul."
Edwin mangea lui aussi quelques abricots. Ils étaient excellents. Il alla chercher quelques figues dans le garde manger, et les ramena.
"J'espère que tu as apprécié le repas. Et cesse de t'incliner à tout bout de champ devant moi, je n'en vaux pas la peine."
Il soupira.

Alessia lui adressa un sourire.
"Ne dîtes pas ça. Vous m'employez et me permettez de vivre déjà, et vous êtes bon avec moi. Ce que tout le monde ne fait pas."
Elle prit une figue et la mangea.
"Mais si vous ne voulez pas que je le fasse, je ne le ferai plus."
Elle regarda au dehors. Cette nuit, il n'y avait pas de lune. Alessia réfléchit que ce ne serait pas facile pour elle de rentrer dans le noir sans lumière. Elle reporta son attention sur Edwin. Il semblait un peu triste tout à coup.
"Quelque chose ne va pas ?"

"Non, tout va bien. Juste un peu de fatigue."
Edwin se laissa aller en arrière sur sa chaise, et se massa les yeux.
"Je crois que je ne vais pas m'éterniser ce soir."
Il retint de justesse un bâillement. Il était las. Comme souvent, sa solitude lui pesait.

Alessia eut une sorte de pulsion.
"Je peux peut être vous tenir compagnie..."
Ses joues devinrent rouges, et elle sentit la chaleur monter en elle.
"Vous devez vous sentir un peu seul..."
La jeune femme avait succombé au charme du jeune homme. Il était très attirant, et depuis qu'elle travaillait pour lui, il était toujours aussi gentil.

Edwin l'observa attentivement.
"Me tenir compagnie?"
Il resta immobile à la regarder.
"Qu'est-ce que tu veux dire exactement?"

"Que j'aimerai vous faire passer une nuit agréable."
Alessia n'osa pas vraiment le regarder. Cependant, elle lisait en lui facilement, il n'était pas heureux, et elle s'était jurée de faire du bien autour d'elle. Elle était reconnaissante pour de nombreuse chose à Edwin. Sa tristesse était visible, et ça lui faisait mal au coeur.

"Tu voudrais partager mon lit?"
Edwin n'était pas friand des relations charnelles pour le simple plaisir. Il trouvait ça avilissant. Depuis déjà trois ans, il n'avait pas touché une femme. Cependant, il restait un homme avec des besoins à satisfaire, et celui-là en était un. Sa résistance ne serait pas grande. Il hésita.
"Je ne suis pas certain que..."

Alessia lui adressa un petit sourire.
"C'est moi qui vous propose. Vous ne me forcez pas."
Elle plongea son regard dans le sien et lui tendit la main.
"Nous pourrions passer un agréable moment, vous comme moi."

Le regard du jeune homme s'attarda un moment sur la poitrine de la servante. Une vision plus qu'engageante pour pas mal d'hommes. Un malaise soudain le prit. Il n'avait pas eu de relations depuis trop longtemps. Il se leva donc, et acquiesça.
"Entendu."
Il lui prit la main, et l'entraîna dans sa chambre. A chaque pas, sa soif d'elle se faisait plus grande.

Alessia se laissa emmener. Une fois dans la chambre, il ferma la porte et l'observa un moment alors qu'elle s'était assise sur le lit. Il semblait déjà fébrile, elle avait eut raison. Elle se redressa et lui adressa un sourire malgré ses joues rouges, et elle lui défit doucement les boutons de sa chemise.