Des bébés qui grandissent. [neutre, privé Maes]

Maes referma la porte en frissonnant.
"Il fait définitivement froid."
Il retira ses vêtements d'extérieur et ses bottes, et alla déposer un panier plein de champignons sur la table de la cuisine. Puis, il alla déposer de nouvelles bûches près de la cheminée. Lana jouait sur le tapis avec des cubes en bois, et Méline tricotait, installée sur le divan, Chris dans son couffin.
"J'ai ramené les derniers champignons. L'hiver a de l'avance, il gagne du terrain, alors qu'il ne devrait pas se déclarer avant un bon mois."

"Je suis en train de faire des pull pour Lana."
Méline se redressa un peu et posa son matériel sur la table face à elle.
"L'hiver sera rude."
La jeune femme se releva et alla chercher une serpière pour éponger le sol de l'entrée.
"Personne n'avait prévu ça, pas même les anciens."
Elle soupira légérement et jeta un regard sur le couffin.
"Il ne faut pas qu'ils tombent malade..."

"Non. Mais on va faire bien attention."
Maes alla voir son fils. Il somnolait dans son couffin, bien au chaud. Il lui caressa doucement le ventre, et vérifia qu'il état bien couvert.
"Chris est encore fragile, mais il va combler ça s'il mange bien."
Lana se mit debout en s'aidant des jambes de son père, puis elle alla s'installer sur ses genoux.

Méline eut un sourire.
"Il mange bien, mais c'est long pour qu'il prenne correctement des forces."
La jeune femme alla essorer la serpière et retourna sur le divan. Elle se colla contre Maes, caline. Lana ne sembla pas ravi, voulant profiter seul de son père.
"Ton papa est aussi à moi ma belle."

Lana se pelotonna contre son père en guise de réponse.
"Non."
Maes haussa un sourcil. Sa fille semblait tenir à l'avoir pour elle seule. Aussi, il passa un bras autour de la taille de sa compagne. Ils n'avaient pas encore repris leurs ébats, par précautions autant que pour laisser le temps à la jeune femme de reprendre des forces.
"Si Lana."

Méline eut un sourire et posa un baiser sur la joue de Maes, et caressa les cheveux de sa fille.
"Il faut partager."
Elle ferma doucement les yeux, en profitant de ce moment de bonheur en famille.
"C'est vraiment une belle vie que nous avons. Je ne regrette rien de mon passé..."
Elle soupira légérement.
"Si une chose... Que Seth soit partit l'an dernier."

Maes acquiesça.
"Oui, mais il était vieux. Il n'était déjà plus de prime jeunesse quand tu l'as eu."
Il lui déposa un baiser sur la joue.
"On pourra garder le poulain de Jalouse."

"Je ne monte plus avec les enfants maintenant. Je n'ai plus le temps. Garde là si elle te sert, mais sinon, tu peux la vendre."
Méline soupira légérement.
"Il faut que j'aille préparer à manger."
Elle embrassa doucement Maes et se leva doucement, avant d'aller en cuisine.

Maes se leva lui aussi, et aida Lana à marcher. Ils suivirent Méline dans la cuisine.
"Tu regrettes de ne plus monter?"
Il réfléchit un moment. Il pourrait s'arranger pour qu'elle en ait le temps.
"Je pourrai garder les enfants, tu sais. Histoire que tu montes un peu. Tu as toujours Suif, le hongre pommelé que tu as monté quand nous avons fui."

"Je regrette un peu, mais je prefère m'occuper des enfants. Tu t'occupes bien des chevaux, ils n'ont pas besoin de moi."
Elle regarda Lana qui semblait heureuse avec son père.
"Papa est très utile pour te faire marcher. Moi, j'ai mal au dos."
Méline ne put retenir un large sourire.
"Du bouillon de légumes avec des vermicelles pour faire plaisir à mademoiselle."

"Mama!"
Lana fit un grand sourire à sa mère, et marcha jusqu'à elle grâce à l'aide de son père. Puis, elle s'accrocha à ses jambes et y enfouit son visage, câline.
"Je crois que ça lui manque un peu d'être le centre d'attention, depuis que son petit frère est né."
Maes se redressa avec une grimace. Faire marcher la petite ainsi lui faisait mal au dos.

Méline caressa doucement les cheveux de sa fille, puis elle regarda Maes.
"Ton dos te fait mal à toi aussi ?"
Elle fronça un peu les sourcils et caressa la joue de son aimé.
"Je te ferais un massage ce soir si tu veux. Toi tu t'occupes de mon ventre quand je suis enceinte, et moi, je m'occuperais de ton dos."
Elle lui adressa un sourire et se replongea dans le découpage des légumes.

Lana grimpa sur les genoux de sa mère, et s'installa près d'elle pour lui dérober de la nourriture. Elle prit un morceau de carotte sur la planche de bois où sa mère tranchait les légumes, et la porta à sa bouche. Elle jetait de petits regards furtifs à ses deux parents, attendant de voir si son action allait lui valoir une réprimande. Son manège fit rire Maes.
"Regarde un peu ta fille. Elle fait tout ça pour se faire remarquer."

Méline eut un petit rire. Ce n'était pas génant qu'elle prenne un bout de carotte.
"Tu peux prendre, mais fais attention au couteau."
Elle reprit sa découpe doucement, puis adressa un sourire à Maes.
"C'est aussi ta fille je te rapelle."

"Ah bon?"
Maes s'assit face à elle et la regarda faire. La petite dérobait souvent des rondelles de carottes qu'elle mangeait avec application.
"Il y en a une qui aime beaucoup les carottes ici."
Il récupéra le bol en bois où se trouvaient les carottes coupées. Lana ne pouvait pas tout manger, car c'étaient les seules prévues. Méline était déjà en train de couper des navets.

Méline s'appliqua à terminer rapidement. Elle mit les légumes dans une grande casserole avec de l'eau. Lana avait un peu chouiné de ne plus avoir les carottes à disposition. Samère la garda un peu sur ses genoux pour caliner. Lana en fut ravi et ferma les yeux contre elle, le pouce en bouche. Elle regarda Maes qui s'était assis face à elle.
"Je suis heureuse."

Maes se leva pour aller mettre la soupière au dessus du feu. Chris se mit à pleurer dans le séjour.
"Je vais le chercher."
Il ramena le couffin à la cuisine. Le nourrisson pleurait en s'agitant. Le jeune homme fit la grimace.
"Il a de la voix."

Méline eut un sourire.
"Il n'aime pas etre tout seul."
Elle regarda le bébé dans le couffin que Maes avait posé sur la table.
"Shhttt... Nous sommes là."
Le petit regarda sa mère avec ses beaux yeux et cessa de pleurer. Cependant, il agitait encore les bras. Il devait avoir faim.
"Tu vas chez papa ma toute belle, il faut que je donne à manger à ton frère."
La petite se serra contre sa mère et secoua négativement la tête.
"Il le faut."
Méline mit Lana dans les bras de son père en lui posant un gros baiser sur le front puis elle alla s'occuper de Chris.

Lana regarda attentivement sa mère prendre son frère dans ses bras, puis se découvrir la poitrine pour lui donner le sein. Chris ne se fit pas prier pour prendre sa tétée, et il prit le sein avec appétit. Maes rit.
"On comprend facilement pourquoi il prend bien du poids. Bientôt, il sera aussi lourd que doit l'être un bébé de son âge."
Il eut un sourire.
"Hein, petite crevette?"

"C'est rassurant de voir qu'il mange bien."
Méline caressa doucement la tete du nourrisson.
"Tu sais que je t'aime petit bout de rien."
Le petit eut une exclamation et manqua de s'étouffer.
"PAs trop de chose à la fois."
La jeune femme eut un rire.
"Je suis fatiguée, je pense que j'irai me coucher tôt ce soir si ça ne te dérange pas."
Elle releva son regard sur Maes.

"Non, ça ne me gêne pas."
Maes posa une bourse sur la table. Elle tintait joyeusement.
"J'ai gagné pas mal d'argent en travaillant comme bûcheron. C'est rassurant de voir que nos réserves d'argent ne baissent pas."
Il soupira.
"Au moins, nous sommes normalement assurés de ne pas avoir d'ennuis."

"Oui, on va pouvoir bien vivre."
Méline eut un sourire.
"Je suis certaine que nos enfants sont bien plus heureux ici qu'ils ne l'auraient jamais été dans un chateau."
Elle soupira doucement.
"Tu travailles beaucoup, fait attention à toi quand même. C'est dangereux..."

"Bah, ce n'est pas si dangereux que ça. Je fais attention."
Maes resta silencieux un moment, puis il regarda sa compagne.
"Une villageoise est venue me voir aujourd'hui. Elle désire un enfant mais son époux est incapable de lui en donner un. Aussi, elle aurait voulu que j'en sois le père, en échange de quoi, ils seraient prêts à me payer, malgré leur peu de moyens."
Il vit son trouble, mais poursuivit.
"Qu'est-ce que tu en penses?"

"Heu je..."
Méline était un peu prise au dépourvu. Elle ne savait vraiment pas quoi répondre. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place.
"Je ne sais pas quoi dire c'est..."
Elle baissa le regard.
"C'est ton corps, tu fais ce que tu veux."
On voyait qu'elle mentait et qu'elle n'était pas prete à partager, meme pour ses raisons.
*Ca ne me plait pas.*