Naissance catastrophe [neutre, privé Maes]

L'été s'achevait déjà. Dehors, la nuit était tombée depuis peu, amenant avec elle de gros nuages menaçants. L'orage grondait déjà au loin, et il ne tarderait pas à leur tomber dessus. Le début d'automne imminent causait beaucoup de maladies, mais heureusement, leur famille avait été épargnée.
Maes vint dans la chambre, après avoir couché Lana dans sa chambre. La petite avait déjà onze mois, et elle avait bien grandi. Quant à Méline, elle lui donnait l'impression que son ventre allait exploser sous peu.
"Comment tu te sens?"

Allongée dans le lit, Méline eut un petit rire.
"Fatiguée et énorme."
Elle lui adressa un sourire et ferma les yeux.
"On devrait dormir tant que l'orage nous laisse tranquille. Je pense que Lana va nous reveiller cette nuit."
Elle eut un petit gémissement et se posa une main sur le bas ventre, sans se douter que les premieres contractions arrivaient.
"Fichues crampes..."

Maes lui décocha un coup d'oeil inquiet.
"Tu as des crampes?"
Il vint s'asseoir près d'elle et lui tâta doucement le ventre, comme il le faisait avec sa jument qui attendait actuellement un poulain de l'étalon de trait.
"Fréquentes? Fortes? Douloureuses?"

Méline ouvrit un oeil avec un sourire en coin. Elle posa sa main sur la sienne.
"Régulières, peu fortes, supportables."
Elle le tira un peu pour qu'il s'allonge avec elle.
"Bébé nous préviendra quand il viendra. Je ne pense pas que ça soit ce soir."

"Je ne veux pas prendre de risques."
Maes lui caressa le visage avec douceur. Il était inquiet.
"Tu es épuisée, pas vrai?"
Il craignait énormément l'accouchement. Si elle était incapable de donner naissance au bébé, ils mourraient tous deux.

Méline éssayait de ne pas trop y penser. Elle posa sa tête sur l'oreiller et acquiesça doucement.
"Ca va aller, je vais faire de mon mieux, je veux qu'il voit le jour."
Elle se colla doucement contre Maes et mit son ventre contre le sien.
"Comme ça, papa peut tout surveiller."

Maes eut un sourire triste.
"Si je vous perdais maintenant, je crois que je ne m'en remettrai pas."
Il l'embrassa du bout des lèvres.
"Désolé. Je ne devrais pas dire ça. Repose-toi, mais réveille-moi au moindre problème."

"Entendu."
Méline ferma les yeux et s'endormit rapidement, épuisée comme toujours. Quelque heures après avoir trouvé le sommeil, la jeune femme ouvrit des yeux ronds en se pliant de douleur dans le lit. Elle attrapa la main de Maes.
"J'ai de vraies contractions cette fois, ça me fait mal."
Elle se redressa un peu et le regarda.
"L'orage n'est pas encore là, tu devrais aller chercher la guérisseuse, ça ne sera pas trop long je pense."
Elle serra fort sa main sous une nouvelle contraction.

Maes se frotta les yeux en se redressant. Il entendit le tonnerre gronder.
"Mince... Je me doutais que ce serait pour cette nuit."
Il se leva et alla enfiler quelque chose.
"Ne bouge pas, je reviens. Respire profondément. Enfin... Fais comme pour Lana."
Sur un dernier baiser, il la laissa et s'en fut d'un pas vif.

Méline repoussa les draps pour ne pas les salir au cas ou. Elle prit dans sa table de nuit, des linges pour ne pas souiller le restes des draps, puis elle ferma les yeux et fit son possible pour garder ses forces au maximum. Un nouveau coup de tonnerre fit trembler la maison, et alors que MAes était déjà dehors, Lana se mit à pleurer, voir même hurler de peur. Méline resta allongée, écoutant les conseils de Maes, cependant, les cris de sa fille l'appelant étaient trop douloureux, et elle se leva pour la prendre, avant de retourner dans le lit avec la petite qui s'était déjà calmé.
"Tu va rester calme ma belle."
En marchant, elle avait accéléré ses contractions, et elle s'était un peu fatiguée.

Quand Maes revint, l'orage se déchaînait. De plus, il était mort d'angoisse. La guérisseuse était tombée assez sévèrement malade, et était alitée. Elle ne pouvait venir procéder à la naissance du bébé, pourtant imminente. Ce qui voulait dire qu'ils devraient se débrouiller seuls. Elle lui avait donné des conseils sur la manière de faire. Il avait déjà aidé des juments à pouliner, cela ne pouvait être si différent.
En montant dans la chambre, il trouva Lana blottie contre sa mère, et la prit dans ses bras.
"Il faut que je t'explique quelque chose. Je vais la coucher, chercher du nécessaire, et je reviens. Elle ne peut pas rester là."

"Où est la guérisseuse ?"
Méline eut tout juste le temps de se redresser un peu de Maes était sorti à nouveau. Elle inspira profondemment et serra fort le draps sous une contraction plus forte.

Maes revint quelques minutes plus tard avec une bassine d'eau chaude, un seau d'eau froide, des linges, et un couteau. Il prit des vêtements et des langes dans la commode, puis alla fermer la porte, avant d'aller s'asseoir près de Méline.
"La guérisseuse ne viendra pas. Elle est assez sérieusement malade, elle ne peut rien pour nous."
Sa gorge se serra. Il essayait de paraître le plus sûr de lui possible. Pourtant, il avait peur de mal faire, et de les perdre tous deux.
"Elle m'a donné des instructions. C'est moi qui vais me charger de te seconder."

"Quoi ?!"
Méline se redressa un peu et se tordit de douleur en perdant déjà les eaux. la surprise et l'inquiétude la submergèrent rapidement.
"Tu vas y arriver ?"
Elle lui adressa un regard inquiet.

Maes hocha la tête, en essayant d'avoir l'air convaincu.
"J'ai déjà aidé des juments à pouliner, ça ne doit pas être très différent."
Il l'aida à retirer ses vêtements de nuit. Voir les chairs torturées de sa compagne n'allait pas être une partie de plaisir pour le jeune homme.
"Ce n'est pas très beau à voir..."
Il savait qu'elle avait mal. Il lui toucha donc le ventre avec douceur, afin de sentir où en était le bébé, comme il l'aurait fait avec une jument et son poulain.

Méline le regarda avec un peu d'affolement.
"Je ne suis pas une jument, ce n'est pas la même chose."
Elle se tendit sous une nouvelle contraction.
"Si tu n'y arrives pas, sauve le bébé."
Elle était très sérieuse, si il avait à choisir entre les deux, elle voulait que le bébé puisse voir le jour.

Maes la regarda un moment.
"Ne sois pas ridicule. Un bébé si jeune ne peut survivre sans mère, et je ne supporterai pas de te perdre. Des enfants, on pourra toujours en avoir d'autres, alors que ta vie est unique."
Pour l'instant, il ne pouvait qu'attendre. Il imbiba un linge d'eau fraîche, et le lui mit sur le front.
"Si je dois choisir, c'est toi que je sauverai."
Il écouta la pluie battre les carreaux, et l'orage se déchaîner dehors. Méline n'avait pas encore besoin de pousser. Il entendait vaguement Lana geindre de peur dans sa chambre, mais il ne pouvait ni la ramener auprès d'eux, ni abandonner sa compagne.

Méline préféra ne rien rajouter. Elle rappuya son dos sur la tête de lit et ferma les yeux. Elle lui prit la main dans la sienne et la serra doucement avec un léger sourire tordu de douleur.
"Je t'aime."
Elle se laissa un peu aller pendant un moment jusqu'à ce que les contractions lui demandent de pousser.
"Tu as des idées de prénoms ?"
Elle était paniquée à l'idée d'être seul avec Maes. Elle lui faisait confiance, mais elle était épuisée et elle avait peur.

"Pas beaucoup. Je n'ai pas trop eu le temps d'y penser pendant ta grossesse, j'avais beaucoup à faire."
Maes la regarda pousser. Il se doutait que cela lui demandait un énorme effort. S'il avait pu, il lui aurait transmis ses forces, mais c'était impossible. Il lui pressa doucement la main.
"Marko ou Chris, pour un garçon. Sinon, Anna ou Lyssa pour une fille."
Il eut un petit rire.
"Désolé, je manque d'idées."

Méline secoua négativement la tête.
"Non, c'est très bien."
Elle grimaça en poussant. Elle se sentait déjà fatiguée alors que rien ne s'était encore déjà passé.
"J'ai peur de manquer de forces Maes..."
Elle plongea son regard dans le sien avec tristesse.

"Non, tu vas y arriver."
Maes lui essuya le visage et le cou avec le linge humide, puis il lui caressa le visage.
"Ca ira. Je vais t'aider de toutes mes forces, même si je dois aller le sortir moi-même de ton ventre."
Il lui déposa un baiser sur le dos de la main.
"Courage mon amour. Ne fais pas attention au temps, concentre-toi. Tu vas y arriver."

Méline acquiesça doucement. Elle n'était pas rassurée, mais elle l'écoutait vraiment. Après encore un moment, lorsqu'elle sentit la tête s'enguager, la douleur qu'elle eut fut intense, et du sang commença à s'échapper.
"J'ai mal..."
Elle poussait depuis déjà un moment, et elle commençait déjà à trembler d'épuisement.

Maes était attentif à tout.
"Dis-moi ce qui se passe."
Il vit le sang couler, et s'affola un peu.
*Du calme, tu dois rester calme...*
Il inspira profondément. Le saignement n'était pas abondant, cela devait donc être normal.
"Qu'est-ce qui te fait mal?"

Méline serra les dents.
"Je sens la tête du bébé qui s'enguage... là."
Elle approcha sa main de son bas ventre.
"Est ce que tu peux changer le linge sur mon front ? Il est chaud maintenant."
La jeune femme ouvrit un oeil et poussa une nouvelle fois.