Quand les temps sont durs [neutre, privé Maes]

Lana réveilla sa mère plus sûrement qu'un coq. Maes était déjà levé, prêt à aller travailler. Il avait trouvé un emploi de bûcheron, comme il l'espérait, et les gens avaient besoin de se chauffer. Il devait donc sortir travailler, dans le froid et le gel. De plus, la neige qui avait gelé allait bientôt se retrouver couverte d'une nouvelle chute abondante, comme les nuages le promettaient. Le jeune homme monta voir sa fille. Elle avait à peine atteint ses sept mois, et ses dents continuaient de poindre.
"Shhht mon coeur, arrête de pleurer..."

Méline ouvrit péniblement les yeux. Elle ne se sentait même pas la force de se lever ce jour là. Elle regarda Maes, qui tenait Lana dans ses bras.
"Quelle heure est-il ?"
La jeune femme s'étira doucement, et grimaça avec un petit gémissement avant de se poser une main sur le ventre. Elle regarda Maes avec un sourire qui se voulait rassurant. On voyait clairement qu'elle était fatiguée, pour ne pas dire épuisée. Cependant, Maes lui laissait enormement de repos, et il se tuait à la tache. Méline en était désolée, mais dans son état, elle avait du mal à lui fournir une simple aide.
"Une petite crampe, ce n'est rien."

Maes la regarda, inquiet.
"Ca ne va pas?"
Il s'approcha d'elle, tout en essayant de calmer la petite qui hurlait encore.
"Désolé de ne pas la calmer..."

"Si, ça va, c'est que je suis un peu fatiguée."
La jeune femme tendit les bras vers Lana pour la prendre contre elle. Elle berça la petite qui ne se calmait pas. Finalement, elle lui mit un doigt dans la bouche, et la petite le machouilla avec un grand plaisir. Méline se laissa retomber dans le lit. Elle avait allongé Lana contre elle.
"Je suis désolée de ne pas t'aider, avec la maison, et... avec tout."
Elle leva une main vers Maes et lui caressa le visage.
"Fait attention à toi."

Maes s'assit sur le bord du lit.
"Je vais travailler dur, afin de rentrer tôt. Je n'aime pas te savoir seule avec Lana."
Il posa doucement une main sur son ventre rond. La voir ainsi, avec la taille aussi arrondie l'avait toujours intimidé.
"Il va neiger aujourd'hui. Restez bien au chaud."
Il posa doucement un baiser sur le ventre de Méline, après avoir ôté la couverture et le lui avoir dénudé avec précautions.

Méline lui adressa un sourire.
"Ne t'en fait pas pour nous. On va rester tranquillement ici entre femmes."
Elle regarda la petite qui commençait à baver partout.
"Ne t'épuise pas. soit sans crainte, ça va aller pour moi."
Elle se redressa péniblement, mais rapidement et l'embrassa avec douceur.
"Je t'aime."
Au fond d'elle, Méline sentait ses forces s'amenuiser. Elle n'en laissait rien paraitre, mais elle avait un peu peur de la suite des evenements. Elle avait parfois peur de mourir alors que Maes était au travail, aussi, elle était très démonstrative, encore plus que d'habitude depuis quelques temps.

Maes lui caressa légèrement le ventre du bout des doigts. Il était soucieux.
"Comment tu te sens?"
Il regarda un moment son ventre gonflé.
"Et le bébé? Tout se passe normalement?"

Méline eut un petit sourire.
"Le bébé est calme, mais il bouge souvent, il aime me donner des coups le matin."
Elle lui posa la main en un endroit stratégique.
"Là, tu vois."
Elle lui embrassa le bout des doigts.
"Et puis moi, je suis fatiguée, mais je ne t'apprends rien."

Maes sourit, puis se leva.
"J'y vais, afin de rentrer tôt. N'oublie pas d'alimenter les feux."
Il alla vers la porte.
"Et emmitouflez-vous bien."
Il regarda les nuages par la fenêtre opposée.
"Lana va avoir droit à sa première vraie neige aujourd'hui, pas à la glace qui est tombée jusqu'à présent."

"Elle va aussi avoir droit à du pain dur pour faire passer ses douleurs."
Méline eut un sourire et ferma les yeux.
"Aller, file, je m'occupe de la maison."
Elle le laissa sortir, et se rendormit un peu, jusqu'à ce que Lana réclame à manger. Méline se leva péniblement et s'occupa bien de Lana. Elle alla remettre du bois dans toute les cheminées, puis elle alla s'allonger dans le divan, la petite sur le ventre.
"Ma princesse."

Maes travailla dur jusqu'au milieu de l'après-midi, où il revint chez lui, épuisé.
"Je suis rentré."
Il était couvert de sueur, mais en même temps totalement gelé. Il faisait bon dans la maison, et il rêvait d'un bain. Il avait ramené du bois qu'il avait ajouté dans la réserve. Ils en auraient grand besoin.

Méline ouvrit les yeux. Lana s'était endormie épuisée contre elle. La petite avait les joues gonflaient.
"Ca allait ta journée mon coeur ?"
Elle le laissa approcher. Elle voyait qu'il avait besoin de se laver.
"JE vais te sortir une serviette propre."
La jeuen femme s'assit sur le divan, et se releva péniblement, avant de poser LAna dans son couffin.

"Laisse, je me débrouille."
Maes soupira.
"Je suis épuisé. Je n'en peux plus."
Il eut un petit sourire.
"Il commence à neiger."
Il vint s'accroupir devant Méline, et lui caressa le ventre avec amour, avant d'y déposer un baiser et de parler au bébé. Il en avait l'habitude.
"Si tu pouvais voir dehors, petit bout. C'est magnifique la neige. Quand tu seras né, on pourra en profiter tous ensemble, et ta grande soeur sera ravie elle aussi."

Méline était completement attendri par l'attitude de Maes. Elle le regarda amoureusement et seleva pour aller à la fenetre. Il fallait qu'elle se bouge un peu, car ne rien faire du tout la fatiguait encore plus. Elle regarda la neige qui commençait à tomber, avec Lana dans les bras.
"Tu es encore un peu petite ma belle, mais papa a raison, tu es encore trop petite."

Maes l'observa un moment, plongé en pleine réflexion.
"Tu es déjà si fatiguée que ça à cinq mois?"
*J'ai peur de ce que va donner la suite, qui sera déjà bien plus éprouvante, même sans la fatigue.*
"Ca va s'arranger si tu prends du repos, non?"

Méline resta évasive dans sa réponse, à vrai dire, même si elle passait sa journée couchée, elle était aussi fatiguée, voir plus après.
"Je ne sais pas, peut être..."
Elle se retourna avec un sourire engageant et elle l'embrassa.
"Ca va. Je ne veux pas que tu fasses tout. Tu vas t'épuiser pour rien."

Maes vint la prendre dans ses bras, et il la serra contre lui aussi bien que possible avec son gros ventre, et sans écraser Lana. Il posa son front contre le sien.
"Peut-être qu'on aurait dû écouter la guérisseuse, au départ..."
Il eut un sourire nerveux.
"J'ai peur pour toi. Je n'arrive pas à m'en empêcher."

Méline lui posa un petit baiser sur les lèvres.
"Ce bébé est là parce que je ne voulais pas l'enlever. La guérisseuse nous avait prévenu. J'assume tout ce qu'il se passe."
Elle lui caressa doucement l'arrière des cheveux puis elle l'embrassa vraiment.
"Ne t'inquiète pas trop."

Maes plongea un regard un peu triste dans le sien.
"Tu es prête à risquer de..."
Il se tut. Cette pensée lui était insupportable.
"J'ai l'impression que quoi que tu fasses, tu n'arrives pas à te reposer, et à retrouver des forces. Et ça m'effraie pour la suite. En plus, tu dois encore allaiter Lana. Moins, certes, puisqu'elle commence à manger autre chose, mais c'est un facteur de fatigue en plus."

Méline lui posa doucement un doigt sur les lèvres.
"Ca va encore pour le moment."
Elle lui adressa un sourire.
"Si il doit y avoir le moindre problème, tu sais que je t'aime et que j'aurais eut la vie que je voulais."
Elle l'embrassa une nouvelle fois.
"Et puis peut etre que tout ira bien."

Maes glissa ses doigts entre ceux de la main libre de sa compagne.
"Je l'espère de tout coeur. Sans toi, ma vie n'a aucun sens. Si tu..."
Il ferma les yeux, ne pouvant se résoudre à parler de cela. Il avait même peur d'attirer le malheur en abordant le sujet.
"Je ne pourrai pas rester ici sans toi. Je ne pourrai pas élever Lana seul. Je... Il ne me resterait plus qu'à te rejoindre."

Méline secoua négativement la tête.
"Si il doit m'arriver quelque chose, tu dois t'occuper de Lana. Elle n'aura rien demandé."
Méline frotta doucement son nez contre la joue de Maes.
"Tu dois t'en occuper comme je me suis occupée de Maléa en ton absence."
Elle soupira légérement.
"Je t'interdis de me rejoindre. Si je meurs, je veux que tu arrives à refaire ta vie et à vivre heureux, parce que je t'aime."

"Je n'y arriverai pas sans toi."
Maes ferma les yeux et la serra contre lui. Il se força à voir les choses plus positivement.
"Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. D'ici un an, nous sortirons tous ensemble jouer dans la neige, et il faudra que tu fasses attention au bébé pour ne pas qu'il attrape froid."
Cette vision imaginaire lui réchauffa tout de même le coeur.

"Et toi tu tiendras Lana par les mains pour qu'elle ne tombe pas dans la neige en essayant de marcher."
Dans les bras de sa mère, Lana poussa une petite exclamation en regardant son père.
"Tu veux aller faire un tour chez papa ?"
En simple réponse, Lana regarda intensemment son père. Méline lui donna la petite.
"Caline la un peu, je vais m'occuper de ton bain."
Elle ne lui laissa pas le temps de s'y opposer, elle partit, la démarche changée, et alla faire couler l'eau du bain. Elle prépara des serviettes propres, et pour lui faire plaisir et le détendre, elle glissa dans le bain un petit bout de savon qui fit mousser l'eau.